Communiqué de l'IRG relatif aux derniers massacres de membres de la Communauté de Paix de San José de Apartadó, ColombieWRI Statement on the latest killings of members of the Peace Community of San José de Apartadó, Colombia:

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L'internationale des Résistant-e-s à la Guerre -réseau pacifiste international réunissant des groupes d'environ 40 pays- a été horrifiée d'apprendre la torture, le meurtre et la mutilation de Luis Eduardo Guerra et 7 de ses compagnons dont 3 enfants, appartenant à la communauté pacifiste de San José de Apartadó ; horrifiée mais, malheureusement, aucunement surprise.

La Communauté de Paix de San José de Apartadó, qui célèbre ses 8 ans d'existence ce 23 mars, est pionnière d'un des efforts les plus motivant pour rompre le cercle de la violence de la part des populations déplacées. Avec un engagement sans faille dans la non violence, ils et elles ont rejeté de leur territoire tout acteur armé -guérilla, paramilitaires comme armée régulière ; ils et elles recherchent à construire un futur sans armes, sans dépendances à la culture de la drogue ou tout autre culture commerciale, mais dans la coopération.

De ce fait, la communauté doit faire face au harcèlement et aux menaces : contre le transport de leurs récoltes vers les marchés, contre leurs terres et leurs cultures, contre leurs vies. A ce jour, plus de 130 membres de la communauté pacifiste ont été tués (soit près de 10% de la population). Le gouvernement, plutôt que de diligenter une enquête approfondie sur de telles violences refuse de reconnaître l'engagement de la Communauté pour la démilitarisation et le rejet de toute force militaire, mais il insiste, au contraire, pour que la Communauté de Paix soit traitée comme des complices de la guérilla. Il est particulièrement inquiétant de noter que les derniers massacres suivent de très près la décision d'autres petits villages en lien avec San José de se déclarer "zones de paix".

Tout en critiquant le gouvernement et l'armée colombienne, il est intéressant de rappeler que la Colombie reçoit plus d'aide du gouvernement US que tout autre pays hors Moyen Orient. Loin de faciliter les ouvertures pour la paix, cette aide -incluant la présence de 800 conseillers militaires - contribue à renforcer la militarisation du conflit en Colombie et la politique de sécurité qui ne peut qu'entraîner plus de morts et de destructions.

L'espoir pour la Colombie ne repose pas dans une législation répressive, dans la fumigations des cultures ou sur les forces armées mais dans le choix de la non violence par de nombreuses personnes : organisation de femme, groupes indigènes, syndicaliste, organisations de la jeunesse, dont la structure affiliée à l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre : la Red Juvenil de Medellín.

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