Qu’est-ce, la militarisation du maintien de l’ordre ?
La face visible de la militarisation de la police est l’usage d’équipement et armure de corps militarisé ; de fusils de sniper et de chars contre les manifestants à Ferguson aux Etats-Unis, et de véhicules blindés patrouillant dans les rues des favelas de Rio de Janeiro. Mais cette militarisation tellement visible n’est qu’un symptôme, un produit de la mentalité militarisé qui ne perçoit pas ceux surveillés comme des membres de la communité en besoin de protection, mais comme une menace.
La militarisation est poussée par « l’idée que le monde est un endroit dangereux » (Enloe, 2016). C’est un processus qui compte sur l’acceptation sociale répandue d’une narrative d’insécurité. Il y a toujours une nouvelle urgence prête à apparaître. La « guerre contre la terreur » a été utilisé afin de mobiliser une culture de peur à travers le monde, depuis la France au Kenya à l’Indonésie. Mais que cette « guerre » soit faite contre la terreur – ou contre les drogues ou les gangs – la réponse de l’Etat est toujours soulignée par un langage de conflit militaire.
Un soldat discipliné à présumer qu’il y a une menace avant qu’il y ait besoin d’aide, et de réagir par conséquent en l’éliminant (Tabassi et Dey, 2016). Mais tandis que le rôle d’un soldat est soi-disant d’affronter une menace venant de l’extérieur – un ennemi extérieur – le danger est de plus en plus identifié à l’intérieur. Quand le langage militarisé est utilisé pour parler de menaces internes perçues, le danger qui doit être éliminé se trouve dans les rues de nos villes et villages, et la guerre qui est faire est une guerre contre nos propres communautés qui sont devenues elles-mêmes l’ennemi. Lorsque la mentalité de la guerre est appliquée sur des affaires de sécurité intérieure, le maintien de l’ordre devient militarisé.
La réaction militarisée à la menace est de ne pas regarder ou le mal est fait et comment elle peut être améliorer, mais plutôt de chercher comment avoir le contrôle avec « l’escalation maximale » étant toujours « la solution possible » (Tabassi et Dey, 2016). Les structures de commandement hiérarchiques qui valorisent l’obéissance à l’autorité, l’uniformité et l’adhérence aux valeurs « masculines » permettent d’atteindre cet objectif. Les comportements militarisés peuvent se révéler dans l’usage croissant de menaces de violence, même si la brutalité policière ne signifie pas la militarisation elle-même. C’est plutôt le symptôme d’une manière traiter de l’« ennemi », comme le sont les outils – mitraillettes et gaz lacrymogène – qui sont choisis pour exécuter la tâche à accomplir
La militarisation du maintien de l’ordre n’est pas nouvelle, et les forces policières dans le colonialisme et d’autres régimes oppressifs ont depuis longtemps cherchés à contrôler plutôt que de protéger. Mais les limites entre ce qui est considéré sécurité interne et externe se brouillent de plus en plus. Dans « La quatrième guerre mondiale », Marcela Paz décrit un état de peu de guerre ou « il devient de plus en plus difficile à créer une distinction entre l’activité militaire et policière ». Les frontières qui délimitent les conflits externes ne sont plus clairs, et les affaires externent s’enchevêtrent avec les affaires internes. Tandis qu’en prenant soin d’être « conscient de comment la violence de l’Etat et la violence globale diffèrent à travers les contextes » (Tabassi et Issa, 2017) et de ne pas confondre le maintien de l’ordre repressif avec de grandes violences qui se produisent dans certaines parties du monde, il est possible de reconnaître un changement de la notion de « défense », qui « signifiait protéger les frontières de son propre pays », à « sécurité nationale », une idée qui « exige que le pays soit préparé militairement préparé, dans un état d’alerte constant », et souligne « l’idée de l’ennemi à l’intérieur » (Paz, 2017). Les « guerres d’Etats sont combattues » de plus en plus « à l’intérieur de leurs frontières, - souvent contre leurs propre peuple – par les forces policières » (Tabassi et Dey, 2016).
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