Page de garde

Une décision nouvelle de la Cour constitutionnelle de Colombie concernant les cas de deux objecteurs de conscience a stimulé les militant-e-s colombien-ne-s. Ces deux objos avaient été incorporés de force à l'armée et la Cour a ordonné au Bureau national du recrutement qu'il examine les requêtes des objecteurs de conscience dans les 15 jours, qu'il publie un prospectus qui notifie à la jeunesse les motifs d'exemptoin, de réforme et leur droit à l'objection de conscience. Elle ordonne aussi que soit mis fin aux détentions arbitraires, y compris les batidas (arrestations aux fins de recrutements forcés effectuées le plus souvent dans des espaces publics). Ce droit inclut celui de réclamer son droit à l'objection de conscience une fois encaserné. La Cour a aussi demandé à l'armée de rendre un rapport, dans les six mois, sur la mise en oeuvre de ces décisions. Si elles sont entièrement appliquées, cela marquerait un changement énorme pour la jeunesse en Colombie, et plus particulièrement pour les objecteurs de conscience.

Pour plus de détails (en espagnol)...

En Finlande, l'Union des objecteurs de conscience (AKL - Union of Conscientious Objectors) lancent une pétition réclamant à leur gouvernement la fin de la conscription et de l'emprisonnement des objecteurs de conscience. Merci d'y ajouter votre nom ici.

Le groupe limousin de l’Union pacifiste, section française de l’Internationale des Résistants à la Guerre, a appris avec douleur l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait douze morts, dont les plus connus sont nos amis de toujours, dessinateurs et journalistes Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Bernard Maris. L’âme de ces pacifistes s’exprimait par le crayon et le stylo pour combattre et dénoncer tous les embrigadements, tous les fanatismes tant religieux que sociétaux ou économiques. Des armes de guerre ont mis fin à leur existence.

Quand l’esprit, le cœur, l’intelligence et l’humour quittent l’être humain, c’est la violence qui entre en scène. Cette violence que nous retrouvons, bien sûr, chez les assassins, mais aussi au niveau de cette société militarisée qui fabrique des guerres ici, pour les exporter dans le monde entier, afin de protéger hypocritement les intérêts des marchands d’armes français, sous couvert de défense des valeurs patriotiques.

Le fusil brisé, décembre 2014, No. 101

Javier Gárate

La solidarité est un grand mot, qui essaie de faire ressortir nos meilleurs côtés. Ça veut dire que nous ne devrions pas seulement nous occuper de nous-mêmes, mais aussi des autres, et également être prêts à défendre nos positions pour eux. Pour l’IRG, la solidarité et surtout la solidarité internationale sont l'essence même de nos valeurs et de nos activités. En tant que formation internationale, nous donnons une grande importance au besoin de se soutenir les uns les autres dans nos luttes contre la guerre et l’injustice. C‘est pourquoi nous disons que nous sommes un réseau de soutien mutuel, soutien qui contribue à amplifier les voix contestataires. Mais quel impact est-ce-que cette solidarité et ce soutien mutuel peuvent avoir en périodes de crise ? Quelles sont les limites de la solidarité ? Dans ce numéro du Fusil Brisé, nous jetons un regard sur quelques-uns des conflits violents actuels, et le rôle de la solidarité internationale – ou son manque – par exemple dans le cas de l'Ukraine ou de Gaza.

Christine Schweitzer

À la veille du sommet de l’OTAN au Pays de Galles en septembre, les États-Unis ont forgé une nouvelle « coalition de volontaires » afin de mener des opérations aériennes contre des militants de l’État Islamique (EI) en Irak et en Syrie. Près de 60 États ont répondu à l’appel des américains. Certains, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et la France, ont mené des raids de bombardement; d’autres, comme l’Allemagne, supportent les opérations en formant les peshmergas ou en leur fournissant des armes.

Le 1er décembre de chaque année, l’Internationale des Résistan(te)s à la Guerre et ses membres célèbrent la Journée pour les Prisonniers pour la paix, occasion lors de laquelle nous publions les noms et les histoires de personnes emprisonnées pour des actions pour la paix. Beaucoup d’entre eux sont des objecteurs de conscience, emprisonnés pour avoir refusé de rejoindre l’armée. D’autres ont mis en œuvre des actions non-violentes afin de perturber la préparation à la guerre. Cette journée est l’occasion pour vous de leur montrer votre soutien.

L’IRG a une liste permanente des Prisonniers pour la Paix, et nous accordons une attention particulière à sa mise à jour à l’occasion de la journée des Prisonniers pour la Paix, le 1er décembre.

Nous vous invitons à consacrer un peu de votre temps aux alentours du 1er décembre pour exprimer votre solidarité par l’envoi de cartes postales. Vous pouvez trouver les noms et adresses des prisonniers ici: /fr/node/4720 Rassemblez vos amis, votre classe, groupe de la paix, religieux ou communautaire et écrivez-leur ensemble !

Chers Amis,

Il y a dix ans, j’avais pris l’une des meilleures décisions de ma vie. Au Chili, j’avais reçu une annonce disant qu’un poste était à pourvoir à l’IRG pour un travail sur la Nonviolence et j’ai postulé. À ma surprise – et je pense aussi à celle de beaucoup d’autres personnes ! – j’ai été choisi pour devenir le premier coordinateur du programme sur la Nonviolence à l’IRG. Aujourd’hui, je vous écris pour vous demander votre aide afin que ce travail puisse se poursuivre.

Lors de mon premier jour de travail, on m’a dit : « OK, voici ton bureau. Maintenant tu as besoin de produire un manuel sur les actions Nonviolentes et de lancer une campagne mondiale contre les profiteurs de guerre » – le tout très simple en effet.

Christine Schweitzer

Cette centième édition du Fusil Brisé réimprime des articles reliés aux stratégies que les filiales de l’IRG utilisent et aux problèmes qu’elles adressent. Il y a des articles sur des actions directes et non violentes et sur la désobéissance civile, mais aussi sur les genres, l’objection de conscience, l’accaparement des terres, la consolidation de la paix et les tendances antimilitaristes dans diverses régions. Ils reflètent les discussions que nous avons eues à l’IRG au cours des 20 dernières années.

Les forces armées à travers le monde ont accès aux jeunes par l’intermédiaire des systèmes d’éducation.

Ceci leur donne une chance extraordinaire de modeler la perception de chaque génération vis-à-vis de la violence militaire et de jeter les bases pour le recrutement futur.

La guerre revient sur le sol européen, et il semble que les Européens ne soient pas capable, ou ne veulent pas, appliquer les leçons qu’ils essaient d’enseigner sur d’autres parties de la planète. L’Union européenne, lauréate du prix Nobel de la paix, place l’Ukraine dans une position impossible en lui demandant de choisir entre un pacte politique avec l’UE ou une relation économique serrée avec la Russie.

L’Internationale des résistants à la guerre, organisation pacifiste non gouvernementale depuis 93 ans, qui a réuni des représentants de plus de soixante pays lors de son Assemblée générale, tient à exprimer son grand chagrin après l’immolation le 29 juin d’un citoyen japonais et sa profonde tristesse quant à la cause de cette action extrême.

Tirant la leçon des terribles souffrances des victimes d’Hiroshima et Nagasaki (lors du premier usage d’armes nucléaires dans une guerre), les Japonais avaient adopté l’Article 9 de leur constitution, qui interdit le maintien d’une armée destinée à être déployée hors des frontières du pays.

L’IRG estime terriblement tragique, au vu de l’expérience éprouvée en 1945 par le Japon, que le nouveau gouvernement veuille répudier cet Article 9. Elle demande à cette nation et à ses législateurs de rejeter le processus de modification de la Constitution et de conserver l’Article 9, comme une évidence lumineuse de nonviolence et de non agression envers le reste du monde.

Adopté le 10 juillet 2014, Hôtel de Ville du Cap (Afrique du Sud)