Édito

« Homosexualité et antimilitarisme » est le thème de ce Fusil Brisé, et nous espérons susciter des débats au sein de l'IRG et au-delà. La plupart des articles a été rédigée spécialement pour ce numéro, à l'exception de « Don't Ask Don't Tell » de Tamara K Nopper qui est reproduit de Against Equality. Même si la législation "Don't Ask Don't Tell" fut finalement abrogée en décembre 2010, l'argument développé n'en reste pas moins important.

Alvine Anderson presente huit raisons pour lesquelles le mouvement homo -les personnes et l'analyse du mouvement queer- est nécessaire à l'antimilitarisme. Miles Tanhira prend le relai arguant de la nécessité de placer la résistance à la guerre au coeur de la lutte homo, et les évènements récents au Zimbabwe montrent combien les organisations et les personnes homosexuelles sont menacées dans le contexte d'un conflit qui s'amplifie.
Pelao Carvallo utilise le langage et l'analyse homo pour se pencher sur la situation au Paraguay après la destitution du Président Fernando Lugo via un coup d'état parlementaire en juin dernier.
Yu Min-Seok décrit les problèmes que les homosexuel-le-s ainsi que les objecteurs et objectrices de de conscience rencontrent en Corée du Sud renvoyant les uns et les autres à la masculinité. Et Tomato s'interroge sur la discrimination qu'elle rencontre en tant que lesbienne dans la lutte contre une base navale sur l'île de Jeju.
Enfin, Ali Erol décrit les choix difficiles auxquels sont confrontés les gays en Turquie quand ils sont appelés au service militaire obligatoire.

Ces articles montrent qu'il existe un large éventail de points de vue homo en regard du militarisme ou du service militaire, et qu'il n'y a pas toujours de réponse simple. Mais ils montrent aussi combien il peut être important et bénéfique aux antimilitaristes de tenir compte du point de vue homo dans l'analyse du militarisme. Comme l'écrit Alvine Anderson : « travailler activement à rendre nos mouvements inclusifs ne permet pas juste de rendre le mouvement plus important, cela donne de la place à plus de perspectives et d'expériences qui nous rendent plus créatifs/ves et efficaces dans notre travail contre la militarisation. »

Andreas Speck