Turquie: le procès d'Osman Murat Ülke est ajourné

Osman Murat Ülke s'est présenté devant le tribunal militaire d'Ankara le 19 novembre dernier. Il y répondait à l'accusation de "séparer le peuple de l'armée" prononcée contre lui pour avoir brûlé ses papiers militaires durant une conférence de presse donnée un an auparavant.

Une délégation internationale de l'IRG, composée de Tony Smythe (Londres) et de Holger Jänicke et Jan Brauns (DFG-VK, Dortmund), assistait au procès, qui selon les avocats d'Osman aurait dû se dérouler devant les autorités civiles à Izmir, puisque l'objecteur turc n'est justement pas un soldat. Cette requête fut refusée, mais le juge décida de repousser le procès à une date ultérieure, sous prétexte de "donner aux avocats plus de temps pour préparer la défense". On peut toutefois penser que les autorités turques cherchaient à se soustraire à l'attention du public et de la presse, alertée par la délégation de l'IRG et les groupes de soutien à Osman. Fait notable , un soldat grec, Theophanis Raptis, se joignit à la délégation internationale et donna une conférence de presse le lendemain afin de déclarer sa propre objection de conscience en solidarité avec Osman et pour encourager la lutte anti-militariste sur les deux rives de la Mer Egée.

Alors qu'une nouvelle date de procès n'a toujours pas été fixée, Osman a été transféré de la prison militaire d'Ankara à son unité militaire de Bilecik (Bursa), où il a été mis aux arrêts. Il ne semble pas avoir reçu de mauvais traitements, mais ses avocats et supporters restent vigilants car des soldats pourraient tenter d'infléchir la volonté d'Osman en le brutalisant.

Pour la première fois en Turquie, plusieurs groupes de soutien se sont formés autour d'Osman à Ankara, Antalya, Bodrum, Eskisehir, Istamboul et Izmir. Dans le même temps, les autorités turques ont démontré leur détermination à écraser dans l'oeuf le mouvement anti-militariste naissant. Le 6 novembre, elles ont prononcé la fermeture du bureau des Résistants à la Guerre d'Izmir parce que des militants d'ISKD avaient distribué "sans authorisation" des tracts dénonçant l'existence de l'article 155. Les membres du groupe n'en continuent pas moins leur campagne à partir d'autres locaux.

En Europe, plusieurs manifestations devant les ambassades ou consulats de Turquie ont été organisées à Madrid, Hambourg, Düsseldorf, Bonn, Mainz, Francfort et Berlin. D'autres actions sont prévues pour le 1er décembre, Journée Internationale des Prisonniers et Prisonnières pour la Paix.

Nous vous encourageons à continuer d'envoyer des lettres de protestation aux numéros de télécopie suivants:
Unité militaire d'Osman (9th Gendarmari) : +90 228 212 2418
Premier Ministr e +90 312417 0476
Chef Etat Major +90 3124185341
Ministère Justice +90 312 4173954
Ministère Défense +903123244627
et à l'ambassade ou au consulatde Turquie le plus proche.

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