Turquie

DEUXIÈME SECTION

AFFAIRE TARHAN c. TURQUIE

(Requête no 9078/06)

ARRÊT
STRASBOURG
17 juillet 2012

Cet arrêt deviendra définitif dans les conditions définies à l’article 44 § 2 de la Convention. Il peut subir des retouches de forme.

En l’affaire Tarhan c. Turquie,

La Cour européenne des droits de l’homme (deuxième section), siégeant en une chambre composée de :

Françoise Tulkens, présidente,
Danutė Jočienė,
Dragoljub Popović,
Isabelle Berro-Lefèvre,
András Sajó,
Işıl Karakaş,

(Requête no 42730/05)

ARRÊT
STRASBOURG
12 juin 2012

Cet arrêt deviendra définitif dans les conditions définies à l’article 44 § 2 de la Convention. Il peut subir des retouches de forme.

En l’affaire Savda c. Turquie,
La Cour européenne des droits de l’homme (deuxième section), siégeant en une chambre composée de :
Françoise Tulkens, présidente,
Danutė Jočienė,
Dragoljub Popović,
Isabelle Berro-Lefèvre,
András Sajó,
Işıl Karakaş,
Guido Raimondi, juges,
et de Stanley Naismith, greffier de section,
Après en avoir délibéré en chambre du conseil le 22 mai 2012,

par Serdar M. Değirmencioğlu

Les écoles sont un terrain propice à la militarisation : une audience soumise, une mission étendue, une structure hiérarchique, et un écart de pouvoir clair entre les étudiant/e/s et les professionnel/le/s. On peut aisément transformer des écoles en institutions paramilitaires.
Le militarisme n'est pas transmis ou entretenu directement par l'armée. Ce sont plutôt les écoles, et les autres institutions civiles, qui laissent pénétrer la militarisation dans les pratiques quotidiennes et dans les systèmes de croyance. Contrairement au service militaire obligatoire, la systématisation de l'école est très importante et elle dure : la scolarité obligatoire s'étend quasiment partout à presque tous les enfants (filles comme garçons), et ce pendant de longues années. L'école peut distiller la militarisation dès le plus jeune âge, cinq ou six ans.

(Requête n° 39437/98, arrêt du 24 janvier 2006, définitif le 24 avril 2006 –
Résolution intérimaire CM/ResDH(2007)109

Le Comité des Ministres, en vertu de l’article 46, paragraphe 2, de la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales, qui prévoit que le Comité surveille l’exécution des arrêts définitifs de la Cour européenne des Droits de l’Homme (ci-après nommées « la Convention » et « la Cour ») ;

Placheolder image

Deux livres d'Augusto Boal ont été traduits en turc, et plusieurs journaux ou revues ont présenté son travail et son « Théâtre de l'opprimé ». Nous utilisons habituellement ses méthodes lors de nos formations à la non-violence, en particulier le « théâtre sculpture » et la « dramaturgie simultanée » ; nous nous en servons aussi dans nos vies. Les techniques de Boal offrent des réponses simples et créatives à des situations stéréotypées ; par exemple, si quelqu'un vous fixe comme un objet sexuel, quoi de plus simple que de vous fourrer le doigt dans le nez ?

Théâtre sculpture (ou théâtre d'image)

Cette méthode utilise le langage du corps pour explorer des concepts. On demande aux participant/e/s de « sculpter » leur propre corps (ou celui d'un autre) pour exprimer une idée. Elles/ils rejoignent ensuite un groupe pour former une « sculpture » ou image d'ensemble. Nous avons ainsi exploré des concepts comme « la guerre » et « la paix » ; par exemple, en utilisant la forme des corps des participant/e/s et leur relation mutuelle pour exprimer différentes facettes du conflit dans la dynamique de la guerre. Nous demandons aussi au groupe de « dynamiser » la sculpture d'ensemble de la « guerre » en la transformant en « paix ». Cet exercice favorise une ambiance agréable et active dans le cadre de laquelle on peut débattre des obstacles que l'on risque de rencontrer durant la transition de la guerre à la paix.

Théâtre forum (ou « dramaturgie simultanée »)

Une méthode consiste à représenter un scénario dans lequel arrive quelque chose que vous souhaitez prévenir ou modifier. Vous réélaborez alors le scénario ; des personnes du public peuvent interrompre, demander un « gel » de l'action et formuler une suggestion pour un point que l'un des personnages pourrait faire d'une façon différente. La personne qui a fait la proposition assume alors le rôle du personnage en question et teste son idée. Nous avons utilisé cet exercice avec des groupes allant jusqu'à vingt femmes, en recourant au scénario du harcèlement sexuel à un arrêt de bus ou pendant un trajet. On demande aux participantes : « Que pourrait-elle faire pour empêcher ce harcèlement ? ». Lorsque quelqu'un présente une suggestion, il prend part au scénario pour tester son idée. Nous mettons en pratique dans notre vie personnelle une ligne d'action que nous avons apprise grâce à cette méthode et nous partageons cette expérience avec d'autres groupes et d'autres personnes. (Voyez l'exercice « Théâtre forum », p. .)

Théâtre invisible

C'est une « performance » qui se déroule dans la rue ou à un endroit inattendu, plutôt que dans un théâtre. Un bon endroit pour le faire à Izmir, c'est sur le ferry, en particulier à une heure de pointe. Une année, le 25 novembre – journée internationale contre les violences faites aux femmes –, nous avons représenté la scène d'un homme qui harcelait une femme. D'autres membres du groupe, qui étaient mêlés aux passagers, ont amorcé une discussion, en expliquant à la fin du court trajet en ferry que l'homme jouait un rôle et qu'il s'agissait en vérité d'un ami à nous, mais qu'en revanche le fait que des femmes vivaient tous les jours ce genre de situation était, lui, bien réel. Après notre deuxième expérience de théâtre invisible, nous avons invité des passagers à une conférence de presse après coup. Quelques-unes des femmes présentes ont souhaité garder le contact. Une fois, nous avons réalisé un « théâtre invisible » sur les enfants et la violence mais, quand nous avons eu fini, un des participants s'est plaint que nous l'ayons exposé à une mise en scène dérangeante contre sa volonté.

Théâtre journal

Cette méthode s'utilise généralement durant des actions de rue, notamment lorsque l'on fait des déclarations pour la presse ou que l'on recueille des signatures contre les violations des droits humains. Cela donne l'occasion d'attirer l'attention des personnes. Nous avons créé notre propre journal, qui ressemblait à un journal turc ordinaire, et nous l'avons lu au public du haut d'une estrade. Nous avons recouru à cette technique pour mettre en scène un fait de nos vies quotidiennes et attirer l'attention du public sur un point : qu'une guerre est toujours en cours en Turquie et que, alors que les médias ne couvrent pas cette actualité, nous devons en être conscients.

(Asterisco) Pour plus d'information sur le Théâtre de l'opprimé, rendez-vous sur la page http://www.theatreoftheoppressed.org.

Tout emprisonnement d'objecteurs de conscience peut maintenant relever de la détention arbitraire.


Une victoire juridique supplémentaire dans la série en faveur des objecteur de conscience de Turquie : le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a examiné le cas de l'objecteur de conscience turque Halil Savda lo

Dans un article du Stratejik Arastirmalar Dergisi n°8 de septembre 2006, un commandant de l’armée turque recommandait de fermer plusieurs sites internet promouvant le droit à l’objection de conscience, parmi lesquels savaskarsitlari.org et wri-irg.org, le site internet de l’Internationale des RésistantEs à la Guerre.

L’article intitulé « La turquie et l’objection de conscience en pratique » fait d’abord un to

«Article 318

1. Les personnes qui incitent, suggèrent ou font une propagande qui aura pour effet de décourager les gens d'accomplir le service militaire seront condamné à une peine d'emprisonnement de six mois à deux ans.

Osman Murat Ülke a déclaré son objection de conscience et brulé son ordre d'appel le 1er septembre 1995 à Izmir. Il a été arrêté plus d'un an plus tard – le 7 octobre 1996 – sur la base de l'article 155, « pour éloigner la population de son armée ».

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