la Belgique

Tandis que des centaines de trafiquants d’armes se préparaient à se réunir pour la conférence annuelle de l’Agence Européenne de Défense, des centaines d’affiches sont apparues dans tout le cantonnement européen de Bruxelles pour protester contre l’industrie de l’armement et la complicité de ses PDG dans l’armement des régimes dictatoriaux et la militarisation des frontières européeennes. Airbus,BAE Systems, MBDA, FN Herstal et Leonardo étaient parmi les sociétés qui étaient ciblées par cette action.

Des députés au Parlement Européen se sont joints aux membres du groupe Agir Pour la Paix, un des partenaires de l’IRG en Belgique, et ont occupé le terrain d’atterrissage de la base militaire de Kleine-Brogel, pour protester contre l’emplacement des missiles nucléaires américains à cet endroit, un mois avant le sommet de l’OTAN à Bruxelles.

En Belgique, les partenaires de l’IRG sont passés plusieurs fois à l’action directe contre le sommet de l’OTAN, qui s’est tenu au siège de l’OTAN les 11 et 12 juillet.  Agir Pour la Paix , Vredesactie , et des groupes d’Espagne ont ciblé les QGs de fabricants d’armes avec un die-in rouge sang, ont rejoint des manifestations portant des modèles réduits de missiles, et ont suspendu des bannières à des ponts.

Des actions prennent place à Bruxelles une nouvelle fois cette semaine à l’approche dusommet de l’OTAN. Hier, le 23 mai. un groupe de militants pacifistes ont occupé lesbureaux de la Commission Européenne .Par leur action ils ont dénoncé les mesuresque l’Union Européenne a commencé de prendre pour initier un programme derecherche militaire qui est exécuté par l’industrie de l’armement. Ils ont installé destentes et sont restés là toute la matinée.

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Le 8 juillet 1996, la Cour internationale de justice a déclaré que « la menace ou l'utilisation d'armes nucléaires serait généralement contraire aux règles de la loi internationale ». Cet avis a procuré aux mouvements pacifistes un argument supplémentaire et une base légale pour mener des actions de désobéissance civile et des actions directes contre les armes nucléaires. En Belgique, de petites actions de désobéissance civile devant le quartier général de l'Otan et la base de l'armée de l'air à Kleine Brogel ont été le début d'une campagne, Bombspotting, qui a mis en avant la question des armes nucléaires et l'obligation légale de désarmer.

C'est à l'occasion de Bombspotting que beaucoup de personnes ont participé pour la première fois à une action directe. Dès le début, les organisatrices/-teurs ont fait un gros effort pour permettre aux personnes de prendre une part active à l'action directe sans qu'elles aient nécessairement été impliquées depuis longtemps dans la phase de préparation. Tout en encourageant chacun à prendre contact avec un groupe régional et en organisant et promouvant activement les formations à l'action directe non-violente, nous laissons ouverte la possibilité de participer à la/au « citoyen/ne moyen/ne », sans la limiter à la/au « militant/e professionnel ». Cela signifie que les actions de Bombspotting, reposant sur vaste structure forte de centaines de volontaires, permettent aux gens de participer facilement et sans un engagement lourd.

Une façon importante pour abaisser le seuil de participation a été la mise en place de groupes locaux. Ces groupes, formés de personnes de conditions sociales très diverses, ont fait connaître le sujet des armes nucléaires et l'appel à l'action directe pour le désarmement nucléaire au-delà des réunions de campagne et directement dans la rue. Les efforts de mobilisation locale ont été beaucoup plus efficaces que la campagne informative menée par le bureau national. Grâce au travail des groupes locaux, nous avons eu la garantie que, où que ce soit ou presque, les personnes potentiellement intéressées pouvaient établir un contact sans intermédiaire avec celles/ceux qui travaillaient sur la campagne au niveau du terrain.

Pendant plusieurs années, nous avons invité des militant/e/s internationaux à participer, ce qui nous a conduits à relever de nouveaux défis. Comment pouvions-nous contribuer à faire monter la pression sur les gouvernements des États membres de l'Otan ? Le débat n'est pas clos. Nous sommes loin d'une campagne réellement internationale, mais nos efforts et nos discussions pourraient être utiles à d'autres. Lorsque vous invitez des personnes de l'extérieur à vous rejoindre, il est facile d'oublier des choses élémentaires – comme la nourriture, l'hébergement, les lieux de rendez-vous, le transport – qui peuvent ajouter à la tension. Nous devons être sûrs que les participant/e/s internationaux disposent de toute l'information nécessaire pour prendre des décisions. Nous devons prendre en compte les questions de langue, en nous assurant par exemple que les personnes qui répondent à un numéro de téléphone de référence ou destiné à l'assistance légale sont capables de parler plusieurs langues. Il faut du temps aux internationaux pour s'acclimater et pour se préparer à l'action, aussi bien chez elles/eux que brièvement sur place. Durant la phase de préparation, nous passons en revue les différentes étapes de leur présence et leur rôle dans l'action vus sous leur angle. De quelle information une personne a-t-elle besoin ? Qu'est-ce qui pourrait l'aider à se sentir en sécurité et à l'aise ? Nous envisageons aussi la possibilité de rencontrer préalablement certains hôtes internationaux, pour préparer tout cela ensemble.

Un excellent exemple d'outil confectionné à cette fin est le Faslane 365 Resource Pack (http://www.faslane365.org, en anglais). Ce livret offre une information élémentaire sur l'objet et le contexte politique du blocage de Faslane tout du long de l'année, ainsi que des conseils pratiques sur la mobilisation, la tactique, la formation et beaucoup plus encore, ce qui peut permettre aux groupes de se préparer de façon autonome à l'action.

Selon notre expérience, la formation à l'action directe non-violente avec des participant/e/s internationaux s'est révélée très profitable. Les formations donnent l'occasion de parcourir des scénarios d'action dans toute leur extension et de se préparer à traiter des problèmes et des difficultés susceptibles d'apparaître. On peut avoir l'impression que le fait de participer à des actions à l'étranger ne faire guère avancer sa propre campagne. En outre, cela prend du temps et peut représenter une jolie dépense. En même temps, en vous rendant dans un autre pays, vous pouvez rehausser la visibilité internationale de votre campagne. Et c'est très souvent un moyen efficace pour rencontrer des personnes avec lesquelles vous pourrez travailler plus tard.

Un exemple de ce type a été celui de la participation internationale de militant/e/s de Greenpeace France, qui les a inspirés à mener une action contre le développement de nouveaux missiles nucléaires français. En septembre 2006, pendant la première grande manifestation contre le missile M51, une trentaine de « Bombspotteuses » ont participé à la première « inspection citoyenne » dans le style de Bombspotting, au Centre d'essais des Landes, non loin de Bordeaux. Nous avons donné des conseils et fourni une assistance pour préparer cette action, et des formatrices/-teurs à l'action directe non-violente de Bombspotting sont revenus quelques mois après l'action pour dispenser une « formation pour formateurs ».

Mais agir à l'étranger ne peut jamais remplacer l'action dans votre propre pays. C'est pourquoi, répétons-le encore, il est de la plus haute importance de réfléchir à ce que vous attendez de l'implication de militant/e/s internationales/-aux dans votre campagne ou de votre propre participation à l'étranger.

Il existe des moyens pour magnifier la signification de la présence internationale. Lors de l'action Bombspotting XL en 2005, au cours de laquelle des inspectrices/-teurs citoyens ont ciblé quatre sites différents liés aux armes nucléaires en Belgique, des militant/e/s étaient venus de tous les pays membres de l'Otan qui hébergeaient des armes nucléaires de l'Otan (le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Italie, l'Allemagne, la Turquie et les Pays-Bas), ainsi que d'autres pays (comme la Finlande, la France, la Grèce, le Portugal et l'Espagne). Notre travail auprès de la presse a attiré l'attention sur cette présence étrangère, et les délégations internationales ont fait leur propre travail auprès des médias de leurs pays respectifs. Quand on procède de la sorte, il ne s'agit pas seulement d'inviter des internationales/-aux et de les faire participer. Beaucoup plus de travail est nécessaire, incluant notamment la coordination des efforts avec la presse et la répartition des rôles avant, pendant et après l'action.

Stephanie Demblon

L'Europe est en guerre contre un ennemi imaginaire ». Voilà le slogan de campagne de Frontexit concernant le respect des droits des migrants aux frontières de l'Union Européenne (UE). Habituellement adressé sous un angle humanitaire (négligence envers les droits de l'homme fondamentaux) ou un angle politique (gestion et distribution des flux de migration), le sujet est rarement rattaché au marché européen. Et pourtant…

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