L’IRG soutient les défenseurs des droits humains au Venezuela

L’Internationale des résistants à la guerre (IRG) est préoccupée par le sort de ses membres, de leurs compagnons et compagnes défenseurs des droits humains au Venezuela.

Ce 13 Mai, le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, a donné publiquement des détails sur les déplacements de Rafael Uzcátegui, membre actif de l’IRG et de PROVEA (Programme vénézuélien d’éducation et d’action sur les droits humains), ainsi que pour ceux concernant Carlos Correa de l’Association Espacio Público (Espace public). Ces informations ont été diffusées lors du show télévisé hebdomadaire de Diosdado Cabello : “Con el Mazo Dando” [reprise de la propagande chaviste : « Aide toi, le ciel t’aidera »]. Au cours de cette émission, le travail des défenseurs des droits humains est régulièrement mis en cause et y sont diffusés des détails sur les lieux où ils vivent. Le président du Venezuela, Nicholas Maduro, a qualifié les travailleurs et travailleuses des ONG qui critiquent le gouvernement de « bandits » et il a demandé la production d’un documentaire TV afin d’exposer la « vérité » sur le travail des organisations pour les droits de humains.<--break->

Entre autres détails, Diosdado Cabello a annoncé que Rafael Uzcátegui et Carlos Correa voyageaient au Chili pour rencontrer l’ancien coordonnateur de PROVEA. Or cette information n’avait été donnée par les intéressés qu’au cours de communications privées sur Internet, ce qui laisse croire que ces messages ont été espionnés par les autorités.

La diffusion de telles informations met en danger Rafael, Carlos, leurs ami/e/s et collègues. Ces informations sont une arme pour les militant/e/s pro-gouvernementaux qui veulent les intimider ou les attaquer.

Des responsables du gouvernement qui ciblent de cette manière des individu/e/s civils font preuve de lâcheté. Il s’agit d’un répréhensible abus de pouvoir – les provocateurs ont un renseignement et le moyen de le propager rapidement, et dans le même temps se lavent les mains de toute répercussion, car ils n’ont pas donné d’ordre direct d’agir aux agresseurs. En fait, la condamnation pour tout tort qui puisse arriver à Rafael, Carlos et autres mis en danger par “Con el Mazo Dando” devrait leur être imputée directement.

L’IRG a une grande expérience des déclarations contre toutes formes de violence et d’injustice commises par différents États et elle agit en solidarité avec les militant/e/s nonviolent/e/s partout dans le monde.

L’IRG connaît PROVEA comme une association qui mène des investigations conséquentes et approfondies sur les abus du pouvoir. Nous collaborons depuis plusieurs années et PROVEA a accueilli une délégation de l’IRG en 2013. Au fil du temps, nous avons noté avec tristesse les suspicions et intimidations croissantes envers les groupes de défense des droits humains, aussi bien que la militarisation grandissante du Venezuela.

Cet incident est le dernier d’une série de tentatives visant à diffamer et intimider les groupes de défense des droits humains, y compris PROVEA.

En 2013, l’IRG a publié un communiqué en soutien à PROVEA à la suite d’une attaque verbale contre elle par Ernesto Villegas, alors ministre de la Communication et de l’Information. Plus tôt cette année, Rafael Uzcátegui et Carlos Correa faisaient partie d’un groupe de douze défenseurs des droits harcelés et intimidés à l’aéroport de Caracas, lors de leur retour d’une audience auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme. Quelques jours auparavant, les détails de leur vol de retour avaient été diffusés sur “Con el Mazo Dando”.

Au Venezuela, la campagne pour délégitimer les organisations indépendantes du gouvernement doit cesser. Les attaques individuelles et les violations de la vie privée ne respectent pas les droits humains et sont injustes et antidémocratiques.

Celles et ceux qui informent sur les violations des droits humains – quels qu’en soient les auteurs – restent indispensables pour des communautés transparentes et justes. Les sociétés nonviolentes se construisent sur la liberté d’expression et sur des structures de base actives qui rappellent à celles et ceux en charge du pouvoir que leur autorité dépend du consentement du peuple. PROVEA et Espacio Público doivent avoir la possibilité de mener à bien leur tâche, le gouvernement et les autres structures civiques doivent tenir compte des résultats de leurs investigations.

Nous demandons instamment à celles et ceux qui se retrouvent dans ce communiqué de se servir de l’action urgente d’Amnesty International, pour écrire au vice président Sr. Jorge Arreaza, à l’Attorney General de la République Dra. Luisa Ortega Díaz et à l’Ombudsman Tarek William Saab. La voici en anglais, en Allemand et en espagno.

Merci aussi d’envoyer des messages de solidarité à Rafael Uzcátegui et à Carlos Correa, aux bons soins de l’IRG : info@wri-irg.org

Bureau exécutif de l’Internationale des résistants à la guerre

Juin 2015

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