Mali : ne pas s’y fier !

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Comme suite à l’attaque surprise de commandos en 4x4 d’Aqmi sur Konna (bourg du Nord Mali), le jeudi 10 janvier 2013, le président Dioncounda Traoré proclame l’état d’urgence, car seraient menacés non seulement les 100 000 habitants de Mopti (ville historique des Dogons), mais aussi la route de la capitale Bamako. Il lance un appel au secours à son collègue François Hollande. Le chef suprême des armées françaises saute sur ses godillots et casque colonial, pour répondre présent, officiellement le vendredi 11 janvier, dans l’espoir d’arrêter une chute vertigineuse dans les sondages d’opinion.

L’Assemblée Nationale a été consultée le 14 janvier sur cette déclaration de guerre et pour couvrir les premières interventions aériennes. Le sort des sept ou huit otages détenus par les djihadistes n’a pas été évoqué. Il s’agit de Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Ferret, Daniel Larribe (et sa femme Françoise ?), soit quatre salariés d’Areva, enlevés au camp des mines d’uranium d’Arlit (Niger), depuis le 16 septembre 2010 ; de Serge Lazarevic et Philippe Verdon, « hommes d’affaires » kidnappés au mont Hombiri (dans la région de Mopti, mais vers le Niger), en novembre 2011 ; et de Gilberto Rodrigues Leal, né au Portugal mais de nationalité française, arrêté par un groupe islamiste dans sa voiture à Nioro (près la frontière mauritanienne). Les risques d’attentats dans l’hexagone n’ont pas été abordés par les autoproclamés représentants du peuple. Cependant, le budget de Vigipirate explose.

Le 20 décembre 2012, l’ONU avait adopté la résolution 2085, autorisant pour un an l’envoi d’une force de 3 000 hommes au Mali, en demandant au chef d’État malien d’ouvrir le dialogue avec les rebelles islamistes du Nord.

Le CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), regroupant quinze pays, a commencé à entraîner des soldats au meurtre, préalable à toute intervention militaire. Majoritairement originaires du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso, ils seront formés par des gendarmes coopérants d’Europe, afin d’être opérationnels quand le climat sera favorable au Sahara, en septembre 2013.

Or, en violation du droit international, dès le jeudi 10 janvier au soir, des troupes françaises basées au Tchad et au Burkina, se posent sur la piste Sévaré avec huit avions gros porteurs (dont certains allemands). Elles commencent aussitôt à mitrailler, à partir d’hélicoptères survolant Konna, des motards et des automobilistes supposées appartenir à la mouvance d’Aqmi. Les « dégâts collatéraux » sur les civils ne comptent pas face aux profits des Lagardère, Dassault et Cie qui monopolisent la mise en scène patriotique dans tous les médias qui censurent les pacifistes. Les soldats rescapés d’Afghanistan reviendront-ils de cette nouvelle guerre à l’aveugle dans le vide d’une immensité désertique ? L’armée reste une entreprise terroriste qui ne connaît pas la crise économique.

L’Union pacifiste, section française de l’Internationale des résistants à la guerre, rappelle avec force que la guerre n’apporte que plus de cadavres, de mutilés et de viols ; la paix ne peut se concrétiser que par des actes de démilitarisation et par le désarmement unilatéral (qui est le seul à prouver la réelle volonté d’en finir avec toutes les guerres, toutes les injustices et barbaries qu’elles produisent).

Questions subsidiaires aux va-t-en guerre :
- qui a vendu des armes aux pays africains (notamment après en avoir fourni des stocks lors de la - guerre en Libye) ?
- qui a accueilli les dictateurs au XXVe Sommet Afrique-France le 6 juin 2010 ?
- quels sont les profiteurs de guerre exploitant des richesses minières au Mali ou au Niger ?
- qui développe la violence armée des islamistes radicaux ?

Union pacifiste de France
BP 40196, 75624 Paris cedex 13
www.unionpacifiste.org

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