Bon voyage, Andreas

Après onze ans au bureau de l’IRG à Londres, et une période précédente où il a été le trésorier de l’IRG et le principal organisateur de la conférence de 2001 sur la Nonviolence et l’émancipation sociale, Andreas Speck quitte son poste. À partir du 1er janvier 2013, il va randonner en vélo en remontant le continent latino américain vers le Nord depuis Buenos Aires.

L’un des plus beaux compliments pour un anarchiste – ou pour tout militant nonviolent – c’est d’être décrit comme un visionnaire pratique, et Andreas en a incarné la quintessence. Comme principal maître d’œuvre du programme de l’IRG «Le droit au refus de tuer», il a travaillé pour la reconnaissance des objecteurs, tout en gardant fermement en tête que le point crucial de la résistance à la guerre c’est de prévenir les conflits et de construire un meilleur futur. À travers ce programme, l’IRG a effectivement intercédé avec les institutions internationales tout en conservant son caractère propre de réseau de soutien mutuel tentant de changer le monde, plutôt que de devenir une autre ONG. Partout dans le monde, de Turquie et d’Égypte en Russie, de Corée du Sud en Amérique latine, se trouvent des groupes d’objecteurs qui ont bénéficié de sa compréhension de leurs contextes et de soutiens pour les rendre plus efficaces.

C’est grâce à son travail qu’ont pu fructifier des initiatives comme la carte d’identité d’objecteur (si utile en Colombie, où elle est confisquée par les recruteurs), ou comme le réseau européen anti-Otan. Avec conséquence, il a démontré le caractère patriarcal de la guerre et, en parallèle, le besoin pour l’antimilitarisme d’embrasser les analyses alternatives sur le genre. Au bureau de Londres, aussi bien que pour son travail politique, il faisait tout : de la menuiserie à la tenue des registres comptables ou à la réalisation d’un système portatif de traduction simultanée. En installant notre réseau d’ordinateurs, il a prouvé qu’il n’y avait pas besoin d’être esclave de Microsoft (ou Apple Mac).

La clarification des buts de l’IRG, menée par Andreas, constituera une référence pour les années à venir. Merci pour tout, Andreas, et nous te souhaitons bon vent !

(traduit par René Burget)

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