Evolution du sort des objecteurs de conscience en Corée du sud

Jung-min Choi

Cela fait maintenant vingt mois qu'une requête contestant la constitutionnalité de l'actuelle loi sur le service militaire a été déposée. Aucun jugement n'a été prononcé jusqu'à présent. Le président Roh Moo-Hyun s'était prononcé favorablement au service alternatif alors qu'il n'était que candidat. Toujours estil que son gouvernement n'a pris aucune mesure concrète. La situation actuelle est au point mort à tous les niveaux.

Précédemment la répression avait été arbitrairement imposée aux objecteurs par chaque gouvernement. Cependant, avec l'avancée du mouvement de l'objection de conscience, des modifications ont eu lieu. Le changement le plus probant concerne la répression. Les objecteurs étaient condamnés à la sentence maximale, sans exception (la condamnation maximale, qui a changé suivant les gouvernements, est de trois ans depuis 1994). À présent la jurisprudence est de dix-huit mois de prison. Cela peut être considéré comme la peine minimale, puisque, d'après la loi actuelle, une condamnation inférieure permettrait un rappel sous les drapeaux.

Un autre changement significatif, depuis juillet de cette année, est la possibilité pour les objecteurs de participer à des services religieux dans l'enceinte correctionnelle. La plupart des objecteurs coréens sont religieux. Le gouvernement de Séoul s'était fortement opposé à l'autorisation de services religieux dans les prisons, puisque le crime des objecteurs puisait ses raisons dans la religion.

Actuellement, nous enregistrons de plus en plus de cas de réservistes qui refusent de servir. Leur situation est pire. Un réserviste qui refuse l'appel pour les manoeuvres doit payer une amende allant jusqu'à 5 millions de won (environ 4 000 euros) ou peut être condamné jusqu'à trois ans de prison (article 15, alinéa 4 de la loi relative aux forces de réserves intérieures). Même après ces condamnations, l'obligation d'effectuer ces périodes s'impose régulièrement au réserviste, jusqu'à l'âge limite d'intégration à l'armée. C'est un problème grave, puisqu'il implique la répétition des condamnations pour le même cas. Les amendes cumulées peuvent devenir trop lourdes pour que l'objecteur puisse payer, menaçant ainsi sa survie.

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