Désertion en IRAK

Entre 1990 et 1994 environ 13000 réfractaires refusèrent la guerre. La grande majorité fuyant vers le nord de l'Irak, dans la zone contrôlée par les Kurdes.(1)

À cette époque, suivant le décret 10/1988 qui était valide pendant la guerre de 1991, les déserteurs encouraient la peine de mort pour une désertion de plus d'un an ou pour une récidive. La peine capitale fut exécutée par les militants du parti Ba'ath de S. Hussein. Après cette période et en vertu du décret - 115/1994 des milliers de réfractaires furent victimes de tortures. Coupe du lobe de l'oreille et tatouage d'une ligne sur le front.

Un réfugié irakien qui fut réfractaire à 22 ans a subi cette torture, il en a fait le récit suivant : " Les quartiers furent raflés systématiquement par les militants du parti. Ils m'ont arrêté, deux semaine plus tard ils me transféraient à l'hôpital militaire d'El Qadissiyahz. Ce jour-là nous étions environ deux cents, pas uniquement des réfractaires, avec nous se trouvaient des personnes soupçonnées par les militants du parti de propager des "mensonges". Après nous avoir disposé en ligne, ils nous enchainaîres les mains derrière le dos et nous conduisirent dans des chambres avec des lits. Moi je n'oublierais jamais le moment où ils nous coupèrent l'oreille avec un scapel. Ils ne pratiquèrent aucune anesthésie. Après avoir coupé les oreilles, ils couvraient la blessure avec un morceau de coton. Nous avons été traité comme des bestiaux. J'ai vu un homme dont le sang coulait du nez qui hurlait de douleur tout en sautant comme une poule à laquelle on a tranché la gorge. Personne ne s'occupa de lui. Parmi nous, certains eurent les deux oreilles de coupées".(2)

En 1998 l'Irak a réintroduit dans ses codes pénaux la peine de mort pour les réfractaires.

Avec la menace de guerre actuelle, le nombre de réfractaire ne cesse de croître. En mars 2002, l'agence Irak-Press a rapporté que le refus de l'armée prenait des proportions alarmantes pour le régime. Environ 40 % des appelés ne se présentaient pas à l'incorporation militaire.(3) Cela eut comme conséquence de raccourcir les vacances des soldats.(4) La traque aux réfractaires s'intensifie, même les membres du parti Ba'ath furent menacés s'ils ne dénonçaient pas des membres de leur famille qui refusaient l'armée. Malgré toutes ces menaces, le nombre d'insoumis et de déserteurs augmente Seule une minorité d'entre eux va fuir le pays, la grande majorité va vivre clandestinement ou bien va gagner le nord du pays tenu par les kurdes. Ces réfractaires vont avoir besoin de notre solidarité. A ce jour, aucune structure de soutient existe pour ceux qui n'on pu fuir l'Irak.


D'après l'article d'Andreas Speck (porte parole de l'Internationale des Résistants à la Guerre) paru dans Graswurzelrevolution décembre 2002.

Traduit de l'allemand par Lou Marin.

Notes


  • 1. De Volkskrant Pays-Bas, le 02.11.1994
  • 2. Fédération Internationale de la ligue des droits de l'Homme, paris 2002
  • 3. Desertion reaches alarming rates in Iraqi army, Irak-Press, 30.03.2002
  • 4. Iraq army cancels leave, mounts patrols to hunt down deserters, Irak-Press, 21.07.2002

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