Civil disobedience/NVDA

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Arrêtez Aurora!

Tout au long du mois de septembre, l’armée Suédoise prend part aux plus grands jeux de guerre organisés dans ce pays depuis des décennies. Des dizaines de milliers de soldats y prendront part , en provenance de la Suède et des pays de l’OTAN , tels que les Etats-Unis, la Finlande, la France, l’Estonie, la Lituanie, la Norvège et le Danemark .

En septembre 2017 les membres de l’Internationale des Résistants à la Guerre se sont réunis à Londres pour aider à perturber les préparations du Salon DSEI- la foire aux armements de Londres.Une semaine d’action a eu lieu à partir du 4 septembre, avec des centaines de militants qui ont perturbé l’installation de la foire. Plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées.

Des actions prennent place à Bruxelles une nouvelle fois cette semaine à l’approche dusommet de l’OTAN. Hier, le 23 mai. un groupe de militants pacifistes ont occupé lesbureaux de la Commission Européenne .Par leur action ils ont dénoncé les mesuresque l’Union Européenne a commencé de prendre pour initier un programme derecherche militaire qui est exécuté par l’industrie de l’armement. Ils ont installé destentes et sont restés là toute la matinée.

Paul Magno

États-Unis, juillet 2012, trois activistes en faveur du désarmement : Greg Boertje-Obed, Megan Rice et Michael Walli, participent à une action pacifique directe, baptisée « Transform Now Ploughshares », au Y12 National Security Complex à Oak Ridge au Tennessee. Bien que datant des débuts du projet Manhattan, pendant la Seconde Guerre mondiale, Oak Ridge demeure un maillon essentiel de la capacité de production d’armes nucléaires des États-Unis. Lors de cette opération, les trois activistes traversent le terrain de la réserve fédérale pendant la nuit, franchissent quatre barrières de sécurité et bravent le HEUMF (Highly Enriched Uranium Maintenance Facility), un dépôt de 400 tonnes d’uranium enrichi en quantité suffisante pour la fabrication de 10 000 armes nucléaires. Une fois sur place, ils délimitent le secteur avec du ruban de scène de crime, déploient des bannières aux messages pacifistes et barbouillent les murs du bâtiment avec du sang humain et des messages de paix extraits de la Bible.

Des activistes à Madrid sont passés à l’action contre  la plus grande foire aux armements d’Espagne, avec de grandes manifestations accompagnées par une action directe non-violente. lors de laquelle des activistes se sont couverts de peinture rouge et ont déployé des  bannières à l’entrée de la foire aux armements HomeSec, à Madrid.

Activists - including members of WRI - celebrate being found not guilty after actions against DSEI in 2015

Le Comité de l'IRG  se réunit une fois par an, afin de discuter le futur travail du réseau.

Comme le besoin de solidarité avec la société civile turque augmente, la Bund für Soziale Verteidigung (Fondation pour la Défense Sociale) – une association partenaire de l'IRG en Allemagne - organise une collecte de fonds de l’ordre de 1400 Euros afin d'imprimer en Turc notre Guide pour des Campagnes Non -Violentes.

Cet argent serait envoyé au Centre de Recherche et d'Education sur la Non-Violence à Istanbul , qui distribuerait ensuite gratuitement ce guide durant ses ateliers et ses sessions de formation. Nous vous appelons à aider les militants en Turquie à améliorer leurs capacités d'action non-violente en utilisant ce guide !

Veuillez faire un don en cliquant ici .

Traduit par Noemie Salvaudon

Quand on pense changement social, on pense souvent à des manifestations, des campagnes, et des actions directes. Elles sont toutes des moyens essentiels de dire « non ! » à des pratiques et des institutions destructrices. Permaculture farmers in El Salvador

Cependant, il est tout autant important de construire des alternatives concrètes, ou nous disons « oui ! » à la vision du monde que nous voulons. Construits par la même analyse puissante que notre action directe non-violente, les « programmes constructifs » peuvent être de puissantes actions de résistance. Des programmes constructifs démontrent les alternatives radicales – aux militarisme et aux causes du changement climatique, par exemple – dont notre monde a tant besoin, et les met en place dans le présent.

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Le 8 juillet 1996, la Cour internationale de justice a déclaré que « la menace ou l'utilisation d'armes nucléaires serait généralement contraire aux règles de la loi internationale ». Cet avis a procuré aux mouvements pacifistes un argument supplémentaire et une base légale pour mener des actions de désobéissance civile et des actions directes contre les armes nucléaires. En Belgique, de petites actions de désobéissance civile devant le quartier général de l'Otan et la base de l'armée de l'air à Kleine Brogel ont été le début d'une campagne, Bombspotting, qui a mis en avant la question des armes nucléaires et l'obligation légale de désarmer.

C'est à l'occasion de Bombspotting que beaucoup de personnes ont participé pour la première fois à une action directe. Dès le début, les organisatrices/-teurs ont fait un gros effort pour permettre aux personnes de prendre une part active à l'action directe sans qu'elles aient nécessairement été impliquées depuis longtemps dans la phase de préparation. Tout en encourageant chacun à prendre contact avec un groupe régional et en organisant et promouvant activement les formations à l'action directe non-violente, nous laissons ouverte la possibilité de participer à la/au « citoyen/ne moyen/ne », sans la limiter à la/au « militant/e professionnel ». Cela signifie que les actions de Bombspotting, reposant sur vaste structure forte de centaines de volontaires, permettent aux gens de participer facilement et sans un engagement lourd.

Une façon importante pour abaisser le seuil de participation a été la mise en place de groupes locaux. Ces groupes, formés de personnes de conditions sociales très diverses, ont fait connaître le sujet des armes nucléaires et l'appel à l'action directe pour le désarmement nucléaire au-delà des réunions de campagne et directement dans la rue. Les efforts de mobilisation locale ont été beaucoup plus efficaces que la campagne informative menée par le bureau national. Grâce au travail des groupes locaux, nous avons eu la garantie que, où que ce soit ou presque, les personnes potentiellement intéressées pouvaient établir un contact sans intermédiaire avec celles/ceux qui travaillaient sur la campagne au niveau du terrain.

Pendant plusieurs années, nous avons invité des militant/e/s internationaux à participer, ce qui nous a conduits à relever de nouveaux défis. Comment pouvions-nous contribuer à faire monter la pression sur les gouvernements des États membres de l'Otan ? Le débat n'est pas clos. Nous sommes loin d'une campagne réellement internationale, mais nos efforts et nos discussions pourraient être utiles à d'autres. Lorsque vous invitez des personnes de l'extérieur à vous rejoindre, il est facile d'oublier des choses élémentaires – comme la nourriture, l'hébergement, les lieux de rendez-vous, le transport – qui peuvent ajouter à la tension. Nous devons être sûrs que les participant/e/s internationaux disposent de toute l'information nécessaire pour prendre des décisions. Nous devons prendre en compte les questions de langue, en nous assurant par exemple que les personnes qui répondent à un numéro de téléphone de référence ou destiné à l'assistance légale sont capables de parler plusieurs langues. Il faut du temps aux internationaux pour s'acclimater et pour se préparer à l'action, aussi bien chez elles/eux que brièvement sur place. Durant la phase de préparation, nous passons en revue les différentes étapes de leur présence et leur rôle dans l'action vus sous leur angle. De quelle information une personne a-t-elle besoin ? Qu'est-ce qui pourrait l'aider à se sentir en sécurité et à l'aise ? Nous envisageons aussi la possibilité de rencontrer préalablement certains hôtes internationaux, pour préparer tout cela ensemble.

Un excellent exemple d'outil confectionné à cette fin est le Faslane 365 Resource Pack (http://www.faslane365.org, en anglais). Ce livret offre une information élémentaire sur l'objet et le contexte politique du blocage de Faslane tout du long de l'année, ainsi que des conseils pratiques sur la mobilisation, la tactique, la formation et beaucoup plus encore, ce qui peut permettre aux groupes de se préparer de façon autonome à l'action.

Selon notre expérience, la formation à l'action directe non-violente avec des participant/e/s internationaux s'est révélée très profitable. Les formations donnent l'occasion de parcourir des scénarios d'action dans toute leur extension et de se préparer à traiter des problèmes et des difficultés susceptibles d'apparaître. On peut avoir l'impression que le fait de participer à des actions à l'étranger ne faire guère avancer sa propre campagne. En outre, cela prend du temps et peut représenter une jolie dépense. En même temps, en vous rendant dans un autre pays, vous pouvez rehausser la visibilité internationale de votre campagne. Et c'est très souvent un moyen efficace pour rencontrer des personnes avec lesquelles vous pourrez travailler plus tard.

Un exemple de ce type a été celui de la participation internationale de militant/e/s de Greenpeace France, qui les a inspirés à mener une action contre le développement de nouveaux missiles nucléaires français. En septembre 2006, pendant la première grande manifestation contre le missile M51, une trentaine de « Bombspotteuses » ont participé à la première « inspection citoyenne » dans le style de Bombspotting, au Centre d'essais des Landes, non loin de Bordeaux. Nous avons donné des conseils et fourni une assistance pour préparer cette action, et des formatrices/-teurs à l'action directe non-violente de Bombspotting sont revenus quelques mois après l'action pour dispenser une « formation pour formateurs ».

Mais agir à l'étranger ne peut jamais remplacer l'action dans votre propre pays. C'est pourquoi, répétons-le encore, il est de la plus haute importance de réfléchir à ce que vous attendez de l'implication de militant/e/s internationales/-aux dans votre campagne ou de votre propre participation à l'étranger.

Il existe des moyens pour magnifier la signification de la présence internationale. Lors de l'action Bombspotting XL en 2005, au cours de laquelle des inspectrices/-teurs citoyens ont ciblé quatre sites différents liés aux armes nucléaires en Belgique, des militant/e/s étaient venus de tous les pays membres de l'Otan qui hébergeaient des armes nucléaires de l'Otan (le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Italie, l'Allemagne, la Turquie et les Pays-Bas), ainsi que d'autres pays (comme la Finlande, la France, la Grèce, le Portugal et l'Espagne). Notre travail auprès de la presse a attiré l'attention sur cette présence étrangère, et les délégations internationales ont fait leur propre travail auprès des médias de leurs pays respectifs. Quand on procède de la sorte, il ne s'agit pas seulement d'inviter des internationales/-aux et de les faire participer. Beaucoup plus de travail est nécessaire, incluant notamment la coordination des efforts avec la presse et la répartition des rôles avant, pendant et après l'action.

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Soutien en prison : l'expérience du MOC en Espagne

Mouvement pour l'objection de conscience au Pays basque (KEM-MOC)

                                                                                                                                                                       L'expérience du MOC (Mouvement pour l'objection de conscience) dans l'aide aux personnes incarcérées repose sur une campagne de désobéissance civile contre le service militaire obligatoire (la campagne d'insoumission, de 1971 à 2002), durant laquelle des milliers d'insoumis ont été emprisonnés. Durant cette période, plusieurs façons de soutenir les prisonniers ont été suggérées et testées. L'une des plus appréciées, sans aucun doute, a été celle des « groupes de soutien ».

Imaginons un cas concret pour illustrer le mode de fonctionnement de ces groupes. Bixente Desobediente (« Vincent Désobéissant ») est un insoumis qui devra purger une peine de 2 ans, 4 mois et un jour. Il lui faut convoquer une réunion avec des personnes qui lui sont proches (famille, amis), plus quelqu'un du mouvement des objecteurs. À la première réunion assistent sa copine, sa sœur, trois amis du voisinage, un pote de la fac, un cousin, un gars qu'il a rencontré dans un groupe de discussion antimilitariste et un voisin. Ce groupe étudie sa décision d'être un insoumis, discute des raisons de ce choix et des conséquences que cela pourrait entraîner. Comme les personnes présentes ne comprennent pas toutes des concepts comme la désobéissance civile, la non-violence, l'action directe et l'antimilitarisme, le groupe se penche aussi là-dessus. Au cours des réunions suivantes, elles fixent des objectifs. Après beaucoup de réflexion et de discussions, elles aboutissent aux points suivants.

Soutien émotionnel Il est important de soutenir Bixente pendant la période précédant son procès, au tribunal même, et en prison. Il est suggéré d'affréter un car pour que toutes les personnes le souhaitant puissent aller au tribunal et assistent au procès. On suggère aussi de rendre visite à Bixente en prison et d'encourager d'autres personnes à lui écrire des lettres. L'idée est qu'il ne doit pas se sentir seul et qu'il devrait garder un contact permanent avec des amis qui le soutiennent. Ce soutien devrait également être étendu à ses proches, par exemple à ses parents.

Soutien logistique À la fois avant son procès et en prison, Bixente aura besoin d'une aide matérielle. Avant son procès, il entrera dans la clandestinité pour éviter d'être arrêté et placé en détention préventive ; des personnes devront donc déplacer ses affaires depuis l'endroit où il se trouvera jusqu'à un nouveau refuge, pour qu'il ne soit pas attrapé. En prison, il lui faudra des livres et du papier pour poursuivre ses études. C'est aussi le travail du groupe de soutien.

Travail politique C'est le MOC, le mouvement auquel Bixente appartient, qui est chargé du travail politique. Cela étant, le groupe de soutien peut y collaborer en rejoignant les actions de protestation organisées par le MOC, notamment celles qui sont liées à son procès et à son incarcération. En même temps, le groupe de soutien peut avoir accès politiquement aux endroits où Bixente est connu (comme son environnement proche et l'université), afin de maximiser le bénéfice octroyé par la désobéissance de Bixente et d'autres prisonniers. Le groupe de soutien peut aussi mettre en place une liste électronique de diffusion (e-mails) pour informer sur son cas, ainsi qu'un site Web donnant des informations sur lui, l'antimilitarisme, la résistance fiscale contre les dépenses militaires, l'éducation à la paix et autres sujets liés. De temps en temps, Bixente peut écrire une lettre que l'on pourra faire circuler. Le groupe de soutien peut aussi coordonner son travail avec le MOC (par exemple, un de ses membres peut assister aux réunions du mouvement) en vérifiant que ses actions se situent dans la ligne de la campagne générale menée par le MOC.

Les groupes de soutien constituent une aide importante, non seulement pour le prisonnier mais aussi pour le mouvement de l'objection. Ils partagent leur travail avec d'autres et servent de portes d'entrée pour que des personnes rejoignent le mouvement. La coordination entre le groupe politique, le groupe de soutien et le prisonnier lui-même est essentielle. Il est important que la communication soit stable et fréquente. Les appréciations politiques émanent du mouvement politique, et non de la prison ; cependant, il est important que des membres des deux groupes effectuent des visites en prison afin de développer et de coordonner le travail politique.

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